Plus tôt cette semaine, suite au grand manque d’action de la ministre de la Culture, Nathalie Roy, plus de 250 artistes de divers milieux du Québec lui ont envoyé une lettre ouverte. Maintenant, la députée solidaire de Taschereau propose un nouveau plan d’action.
Catherine Dorion, dont la circonscription qu’elle représente à l’Assemblée nationale se trouve en plein coeur du centre-ville de Québec, espère que le plan d’investissement qu’elle propose saura inspirer la ministre de la Culture. Selon elle, la culture est un grave angle mort pour le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ).
« La ministre ne sait pas assez comment ça fonctionne pour arriver elle-même avec des solutions. Mais au moins, elle pourrait écouter. Toutes les idées sont là! Si elle peut seulement écouter les artistes, mais plus que juste les laisser parler cinq minutes à ses nombreuses tables de concertation. Ce n’est pas vraiment créatif, comme exercice. »
C’est en point de presse, le vendredi 29 mai, qu’elle a voulu « offrir humblement cette tonne d’idées à la ministre ». Lors du point de presse, la députée a noté que, depuis le début de la crise de la COVID-19 – qui a arrêté complètement tout le milieu culturel – les artistes n’ont eu aucune indication claire sur l’avenir du milieu.
On se souvient que le 28 mai dernier, la santé publique a autorisé les concerts dans les ciné-parcs du Québec pour l’été 2020. D’ailleurs, que quelques instants après cette annonce, plus de 100 concerts ont été annoncés.
La semaine dernière, la ministre avait aussi annoncé la réouverture des musées, bibliothèques et ciné-parcs. Cette annonce avait été publicisée par le gouvernement comme un premier pas de déconfinement pour le milieu culturel. Pourtant, ce que dénonce d’ailleurs la députée de Taschereau est que les artistes sont restés sur leur faim. On sait que Dorion est elle-même qui est autrice et comédienne de métier.
Ainsi, Catherine Dorion a proposé dix leviers culturels. Une des propositions phares de l’investissement de 332M$ est un bon de 60$ en culture non numérique à 1,5 million de personnes « déterminées parmi les moins grands consommateurs de culture au Québec ». Ces personnes seraient choisies en fonction de leur revenu, leur âge et leur lieu de résidence. Cette idée équivaut à 90M$. Les balises de cette proposition sont encore floues, mais l’idée est originale.
Les 10 leviers culturels proposés au gouvernement
- Bons d’achat de 60 $ en culture non numérique (spectacles, théâtre, etc.) distribués à 1,5 million de personnes qui consomment peu de culture québécoise.
- Publicité dans les médias québécois indépendants pour faire connaître les initiatives de découverte numérique culturelle.
- Élargissement de la politique d’intégration des arts aux bâtiments (1 %) aux secteurs commercial, industriel et résidentiel lourd de construction privée de plus de 500 000$.
- Ajout des médias non écrits au crédit d’impôt sur la masse salariale des travailleurs de l’information.
- Aide au cinéma québécois indépendant, dont 50 % à des créateurs hors Montréal.
- Aide aux salles indépendantes pour la diffusion de créateurs d’ici.
- Aide pour le patrimoine immatériel, par appel de projets.
- Aide pour la rénovation du patrimoine bâti.
- Fonds d’urgence pandémie pour bonifier les budgets du CALQ et de la SODEC.
- Impôt de 3 % aux géants du Web et récolter la TPS non réclamée par le fédéral.
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Le milieu culturel québécois garde tout de même leurs initiatives, alors que, sans aide du gouvernement, des vecteurs de certains milieux ont décidé de s’entraider. Entre autres, le 21 mai dernier, 30 salles de spectacle dont le MTELUS, l’Impérial de Québec et le Club Soda se sont associées afin d’assurer leur survie.
De plus, une nouvelle salle de spectacle « anti coronavirus » aimerait ouvrir d’ici un mois au Québec.
[Via Le Soleil]