Voici pourquoi il ne faudrait pas disposer ni collectionner vos verres réutilisables dans les festivals

De plus en plus de festivals au Québec et partout dans le monde utilisent désormais des verres réutilisables pour remplacer ceux à usage unique qui sont nocifs pour l’environnement. Malgré cette belle initiative écoresponsable, des centaines sinon des milliers de verres sont ”perdus” chaque année en raison de festivaliers qui ne les ramènent pas.

L’enjeu soulevé par des organisateurs d’événements est que plusieurs festivaliers ne respecteraient pas les consignes, comme révélé dans un article du Devoir.

Ici, on parle du mot ”consignes” dans 2 sens différents.

D’abord, dans son sens directif. En effet, plusieurs verres réutilisables se ramassent, contre les instructions, aux poubelles, au recyclage ou pire encore dans des bacs de compostage. Ils sont donc perdus et ne peuvent plus être réutilisés.

Ensuite, on fait également référence au mot ”consigne” au sens de la consignation. Dans plusieurs festivals et mêmes salles de spectacles, les serveurs remettent aux clients un verre réutilisable en échange d’une somme figurative qui est ensuite remboursée lors du retour du contenant. Plusieurs décident cependant de ne pas rapporter leur verre – et renoncent ainsi à leur remboursement –  afin de les collectionner en souvenir des festivals et des spectacles auxquels ils ont assisté. 

Sauf qu’en réalité, ces 2 comportements nuisent considérablement à l’objectif même de l’initiative des verres réutilisables qui comme son nom l’indique, est de les réutiliser durant les événements! Le but est de produire moins de verres pour qu’ils soient lavés puis réutiliser sur place afin de servir à plusieurs personnes.

Le Piknic Électronik, Igloofest et le Village au Pied-du-Courant (VPC) sont 3 événements qui ont intégré la solution des verres réutilisables dans leurs événements. Leurs verres sont produits par l’entreprise Mutlicolore. 

Selon des données fournies par cette entreprise, entre 2013 et 2024, la production de près de 14 993 kg de plastique à usage unique a été évitée par l’utilisation de ces verres au Piknic Électronik, le premier festival à grande échelle à choisir cette alternative.

Toutefois, malgré les efforts écoresponsables sur les stations de tri des déchets et les stations de consigne, des festivaliers ont encore le réflexe de jeter les verres réutilisables au recyclage ou à la poubelle. Pour limiter les pertes, des équipes sur place ”récupèrent les verres” laissés aux poubelles ou au recyclage lors des événements de Multicolore. Cela permet de maximiser le taux de retour et de préserver la logique de réutilisation. Selon les mots du vice-président aux affaires publiques de Multicolore et cofondateur du Piknic, ”il y a encore du travail de sensibilisation à faire” auprès des festivaliers pour bien implanter le comportement de retour à la consigne.

Vers la fin des verres personnalisés ?

Comme mentionné précédemment, l’objectif des verres réutilisables est que les utilisateurs les ramènent afin qu’ils servent ensuite à d’autres et qu’on réduise significativement la production de ces verres.

Au Piknic, le taux de retour moyen s’élève à 71 %, alors qu’au Village au Pied-du-Courant, ce taux moyen atteint 77 %. La statistique est un peu plus basse l’hiver à l’Igloofest, alors qu’environ 67 % des festivaliers ramèneraient leur verre annuellement depuis l’introduction de ces contenants. Pourquoi un taux plus bas ? 

”À partir du moment où le verre est personnalisé, puis que les gens ont un fort sentiment d’appartenance, il y en a qui les gardent”, explique Nicolas Cournoyer.

”Dans un festival de musique, tout le monde veut un petit souvenir”, reconnaît Karel Ménard, le directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets. Selon lui, à 2 $ le souvenir, ”c’est sûr que les gens vont les garder”.

Un meilleur taux de retour ne passerait pas par l’augmentation de la consigne pense-t-il, mais plutôt par la dépersonnalisation des verres. Il pense ainsi que des eco-cups neutres réduiraient les chances que les gens les ramènent chez eux puisqu’il n’y aurait plus le facteur de souvenir unique.

Si la collection de ces verres nuit à l’environnement, le seul point positif que peuvent voir certains organisateurs d’événements est la publicité que cela peut faire. Des collectionneurs qui réutiliseraient leur gobelet à d’autres occasions feraient ainsi de la promotion de l’événement. 

Des verres prêtés à différents événements

En France, la solution des verres neutres ou dépersonnalisés a été empruntée par certains organisateurs.

Si certains réutilisent ainsi les mêmes gobelets d’année en année, d’autres événements ont poussé la note un peu plus loin.

Ainsi, les festivals le Cully Jazz, la Cité, l’Estivale Open Air, le Venoge, BD Fil et la Fête des Vendanges de Lutry utilisent non seulement des verres simplistes, mais pour la toute première fois en 2025, ils utilisent les mêmes verres qu’ils ont ”mutualisé” au sein de ces événements. 

Cela devient donc un avantage économique (moins de productions de verres), logistique (les verres sont prêtés d’un événement à l’autre) et environnemental. 

Voyez pourquoi vous ne devriez pas collectionner les verres réutilisables : 

Bref, on peut penser que certains festivals et mêmes bars au Québec pourraient emboîter le pas à des verres réutilisables dépersonnalisés dans les prochains mois pour des raisons écologiques.

 

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Pendant ce temps, Tomorrowland utilise les premiers verres “intelligents et réutilisables” dans les festivals.

[via Le Devoir]

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