La populaire salle de spectacle de l’Olympia verrait son futur compromis en raison du déplacement d’une piste cyclable dans son secteur. Son propriétaire a exprimé ses préoccupations dans les dernières heures à la suite du début des travaux liés à la relocalisation temporaire de la piste cyclable de la rue Berri sur la rue Atateken, rue voisine de l’établissement.
On apprend via la Journal de Montréal que ce déplacement de piste cyclable se ferait prochainement dans le cadre du Projet intégré STM en partenariat avec la Ville de Montréal. Le déménagement se ferait durant 3 ans afin de procéder à un réaménagement dans le secteur de la place Émilie-Gamelin, ce qui impactera la rue Berri. La rue Atateken a été choisie par l’ancienne administration pour accueillir la nouvelle piste cyclable.
Selon le poprio Patrick Lévy, la piste cyclable aura un impact négatif sur les activités de la salle puisqu’elle sera installée à proximité du débarcadère situé derrière l’Olympia, là où les camions et les autobus de tournée se stationnent habituellement afin de transporter leur équipement à l’intérieur. Avec l’aménagement de la piste cyclable sur la rue Atateken, l’accès à ce débarcadère sera beaucoup plus difficile pour les véhicules de tournée, voir impossible. De plus, la piste mettrait en danger la sécurité des cyclistes et autres usagers, particulièrement les soirs de spectacles alors que la visibilité est réduite et que les véhicules liés aux représentations doivent se déplacer avec du matériel imposant.
”Si on me bloque l’accès au débarcadère et que je ne peux plus rentrer des camions ni mettre des autobus de tournée dans la rue, mon chiffre d’affaires va diminuer, mentionne Patrick Lévy. S’il diminue, je ne peux pas rester en vie. Si je ne reste pas en vie, plusieurs restaurants vont tomber aussi. […] Quand les camions vont arriver pour décharger leur marchandise, ils vont faire comment pour se reculer s’il y a des cyclistes? demande Patrick Lévy. Il y en a qui vont se faire frapper. C’est complètement ridicule.”
Lévy rappelle qu’il y a des spectacles où les artistes arrivent avec six ou sept autobus et des équipes de parfois 30 à 40 personnes. Ils ont donc besoin d’espaces réservés pour le stationnement et d’un accès rapide à l’intérieur de la salle.
Une photo fournie par Patrick Lévy montrant des camions stationnés près du débarcadère de l’Olympia lors du spectacle de Lil Tecca cet été :

L’homme à la tête l’établissement de divertissement a d’abord partagé ses inquiétudes à quelques médias et a ensuite publié un long message sur Facebook hier afin d’expliquer la situation.
Dans la publication, il dit ne pas être contre les pistes cyclables, mais dénonce plutôt le fait d’avoir été mis devant le fait accompli sans avoir été consulté.
On peut y lire :
”Depuis bientôt 100 ans, L’Olympia fait partie intégrante du tissu culturel montréalais et de son rayonnement. Notre salle accueille artistes, productions internationales et spectateurs du monde entier, et nous sommes fiers de contribuer à la vitalité du quartier.
À la suite de l’annonce de la Ville concernant le déplacement de la piste cyclable de la rue Berri sur la rue Atateken, plusieurs médias ont relayé nos préoccupations. Nous tenons aujourd’hui à les partager directement avec vous, en toute transparence et avec le plus grand respect pour les usagers de la route : cyclistes, automobilistes et riverains.
Nous ne sommes pas opposés aux pistes cyclables, nous reconnaissons leur importance pour une mobilité plus durable et une ville plus agréable. Nous déplorons plutôt l’absence d’étude d’impact et de consultation préalables des acteurs locaux ainsi que les conséquences directes liées à cette décision unilatérale.
Le débarcadère de L’Olympia et les espaces de stationnement autour sont essentiels au bon fonctionnement du théâtre et des tournées que nous accueillons : ce sont parfois plusieurs bus de tournées et camions techniques qui doivent se stationner pour la journée et charger / décharger du matériel afin d’offrir les spectacles de haute qualité qui sont proposés.
En plus de poser des questions de sécurité majeures pour les cyclistes et les productions que nous accueillons, la nouvelle configuration prévue par la Ville rendrait nos opérations extrêmement difficiles, voire impossibles, mettant à risque notre programmation et, à terme, la pérennité de la salle ainsi que des restaurants et commerces avoisinants.
Cette décision arrive dans un contexte déjà difficile alors que le quartier et ses commerces font face à une fragilisation croissante depuis plusieurs années. Notre objectif n’est pas de freiner les projets de la Ville, nous souhaitons simplement être partie prenante des discussions, afin de trouver une solution qui tienne compte des besoins de tous les citoyens, y compris des commerçants et des lieux culturels comme le nôtre.
L’Olympia fait partie du paysage montréalais depuis près d’un siècle, assurons-nous qu’il puisse continuer d’y contribuer pour les années à venir.
Merci de votre soutien et de votre écoute.”
La publication Facebook de l’Olympia :
L’Olympia en péril
Le propriétaire de la salle de spectacle va plus loin en affirmant que si les véhicules de tournées ne peuvent plus s’immobiliser, ni se stationner sur la rue Atateken à proximité du débarcadère et doivent plutôt aller se garer plus loin, cela pourrait signifier la mort annoncée de sa salle.
”Si la rumeur part qu’on ne peut plus mettre les autobus près de la salle, les gérants ne voudront plus venir ici. […] En 2027-2028, mon chiffre d’affaires va tomber de 25 à 40%. Dans maximum deux ans, la salle ne tiendra plus.”
Accueillant des milliers d’artistes internationaux depuis des années, l’Olympia est une institution à Montréal. On espère sincèrement qu’une solution sera trouvée dans ce dossier.
Mise à jour 26 novembre : Un conseil d’arrondissement dans Ville-Marie s’est tenu hier soir et plusieurs commerçants du secteur se seraient présentés pour faire connaître leur mécontentement aux élus municipaux. La nouvelle piste cyclable de Berri temporairement relocalisée sur la rue Atateken a suscité de grandes discussions et le propriétaire de l’Olympia semble maintenant plus optimiste après les échanges. Il pense maintenant ”qu’à 90%, il n’y en aura plus de piste cyclable [sur Atateken]. Après, c’est où ils la relocalisent. C’est ça qu’ils cherchent.” Il espère que la situation se règle rapidement. Bien que tous les scénarios soient maintenant sur la table selon Gabrielle Rondy, la directrice générale de la SDC du Village, celle-ci a constaté que des lignes de piste cyclable ont été peintes sur la rue Atateken durant la rencontre, ce qui laisse planer le doute…
Les lignes de peintures peintes mardi soir selon les photos fournies par Gabrielle Rondy :

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Pendant ce temps, voici les prix des billets pour le retour du Vans Warped Tour à Montréal en 2026.
[Via le Journal de Montréal]


