Le festival Soif de Musique serait en difficulté financière. Les organisateurs devraient ”quelques centaines de milliers de dollars” à des artistes et à des fournisseurs à la suite de l’édition 2025.
Quelques semaines après que le VictoFest ait dû tirer sa révérence en raison de dettes importantes, un autre festival serait dans une bien vilaine posture. Selon un article paru dans la Voix de l’Est, le festival Soif de Musique de Cowansville devrait des centaines de milliers de dollars à des artistes et des fournisseurs.
Ces dettes aurait été accumulées à la suite de l’édition 2025, alors que les ventes de billets, chiffrées à 40 000, n’auraient pas atteint les attentes.
La programmation de Soif de musique était pourtant sa plus grosse l’été dernier avec Billy Talent, Bad Religion, Milky Chance et Shaggy comme têtes d’affiche.
Les organisateurs de Soif de Musique étaient également derrière le festival Homerun à Granby qui devait avoir lieu en à Granby avec Souldia, Loud et d’autres noms en 2024. L’événement avait toutefois été annulé avant même sa première édition.
Programme Soif de musique 2025
«Ce n’était peut-être pas la meilleure formule pour une communauté comme Brome-Missisquoi et les environs», dit la présidente du festival Josiane Noiseux, qui admet que son organisation a «peut-être» vu trop grand dans les derniers mois.
Selon elle, l’invitation d’artistes internationaux aurait généré des dépenses supplémentaires imprévues, notamment pour leur hébergement et leur transport.
Afin de remédier à la situation, le festival a annoncé qu’il revoyait se formule pour 2026 et que l’événement se tiendrait désormais sur 4 jours plutôt que 5. La présidente a également expliqué qu’elle désirait rester abordable pour les citoyens et citoyennes tout en ayant des artistes internationaux dans sa programmation. Elle vise ainsi à ce que ”les spectateurs soient contents tout en assurant la pérennité du festival.”
Mme Noiseux admet que les dettes de Soif de musique s’élèveraient à quelques centaines de milliers de dollars, mais insiste qu’elles seront toutes réglées dans les prochaines semaines ou les prochains mois ”avec des ententes de paiement et des prêteurs”.
Le festival de Cowansville a déjà vendu les passes en prévente à l’aveugle pour l’édition 2026 au mois d’août dernier. Les passes régulières devraient être mise en vente dans les prochains mois.
Prévente à l’aveugle pour Soif de musique 2026 :
SDM a aussi lancé une nouvelle série de spectacles OFF Soif de musique qui s’étendent jusqu’à mai 2026 avec Klô Pelgag, Mélissa Bédard, Marie-Annick Lépine, Bleu Jeans Bleu, Fouki, Kaïn et Stéphanie Boulay.
Des fournisseurs et des artistes impayés
On a appris que le festival devrait plus de 30 000 $ à l’entreprise Sécurité Memphré, et sa vice-présidente, Julie Lespérance, mentionnait ne plus recevoir de communications ni de réponses par courriel des responsables du festival depuis le mois de septembre.
Une entreprise de nettoyage locale ferait aussi partie des créanciers de Soif de musique pour plusieurs milliers de dollars.
Ce n’est pas tout. Selon la station de radio 107,7 FM, plusieurs artistes québécois qui ont performé à la dernière édition n’aurait toujours pas reçu leur chèque de paye. Un des artistes qui faisait partie de la programmation 2025 a participé à une entrevue, de façon anonyme, et aurait affirmé toujours être en attente du montant qui lui est dû. Selon lui, le festival aurait priorisé la paye des artistes internationaux au détriment des artistes locaux.
”C’est quand même très fâchant parce que oui, ces artistes américains, les gros artistes, eux, ils ont été payés, mais tous les artistes indépendants, ou les plus petits artistes, eux, ils n’ont pas été payés. Ça envoie un drôle de message à notre bassin d’artistes puis à notre réseau”, avait déclaré l’artiste qui a préféré taire son nom.
La Ville de Cowansville avait investi près de 90 000$ pour soutenir le festival en 2025.
Il s’agit donc d’un autre festival en difficulté après plusieurs annulations d’événements en 2025. On a abordé plusieurs fois le fait que le contexte est difficile pour quelques festivals québécois en ce moment et la situation ne semble pas s’améliorer alors que les coûts de production augmentent et que les enveloppes budgétaires ne suivent pas nécessairement. C’est encore plus visible pour les festivals de région qui ne bénéficient pas d’une visibilité aussi grande que certains festivals présentés dans de grands centres urbains.
*
Pendant ce temps, un festival du Québec annonce sa fin après seulement 2 ans d’activités.
[Via La Voix de l’Est]