Le géant du streaming prévoit des modifications à son modèle de redevances pour 2024 afin de disqualifier certaines chansons et d’augmenter les pénalités en cas de fraude.
Spotify prévoit implémenter des modifications à son modèle de redevances de streaming au début de l’année prochaine. Ces changements affecteront les artistes avec un nombre d’écoutes très bas, les pistes non musicales et les distributeurs et labels commettant des fraudes.
Avec ces modifications, la société prévoit économiser 1 milliard de dollars en redevance au cours des cinq prochaines années, et redistribuer ce montant aux artistes “légitimes”.
Spotify n’a pas dévoilé le nombre exact d’écoutes annuelles qu’une chanson devra avoir pour commencer à gagner de l’argent, mais selon plusieurs sources, l’objectif serait de retirer les revenus des morceaux qui génèrent moins de cinq cents par mois. Sachant qu’une écoute génère environ 0.003$ aux États-Unis, on parle des chansons avec moins de 200 écoutes par année.
Même si Spotify se vante d’avoir la “technologie de détection antifraude la plus sophistiquée” de l’industrie, plusieurs chansons frauduleuses se retrouvent sur la plate-forme. Et lorsque les chansons sont identifiées et retirées, selon le système actuel, les fraudeurs peuvent conserver leurs paiements illégitimes. Avec son nouveau modèle, Spotify espère dissuader les fraudeurs potentiels avec une nouvelle “pénalité par chanson” qui consistera à facturer aux distributeurs de “fausses chansons” une sanction pécuniaire.
Le dernier changement touchera les pistes non musicales, comme le white noise ou les chants de baleines, que les auditeurs écoutent pour dormir ou se concentrer au travail. Certains distributeurs rendent disponibles des listes de lecture contenant des morceaux de 31 secondes seulement (la durée minimale qu’un morceau doit avoir pour générer des revenus) afin de maximiser leurs redevances. Dans le cadre de son nouveau modèle, Spotify prévoit augmenter considérablement la durée minimale requise afin de pouvoir générer des revenus, spécifiquement pour le “contenu audio non musical”. La nouvelle durée minimale exigée n’a pas été dévoilée pour l’instant.
Les négociations sont en cours depuis plusieurs semaines avec les principales maisons de disques, Universal Music Group, Sony Music Entertainment et Warner Music Group, ainsi qu’avec des labels et distributeurs indépendants.
Spotify aura besoin de nouveaux accords avec la plupart d’entre eux pour mettre en œuvre son plan, mais cela ne signifie pas de tout nouveaux renouvellements de licences, puisque des changements peuvent être effectués sur certains éléments des ententes actuellement en place.
La société suédoise basée à Stockholm n’a pas dévoilé exactement comment elle envisageait réaffecter le milliard de dollars qu’elle vise économiser avec ces nouvelles mesures. Le temps nous dira si ce nouveau modèle favorisera réellement les artistes “légitimes”.
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Pendant ce temps, seulement 3 artistes québécois sont dans les 25 plus écoutés en streaming partout au Québec.