Les remerciements au gala de l’ADISQ 2014 ont presque fait plus parler que le gala lui-même. Après avoir été grandement critiquées sur la voie publique depuis dimanche soir pour leurs remerciements, Les Soeurs Boulay sont sorties pour répliquer au chroniqueur télévision Richard Therrien.
Dans son article récapitulatif de l’ADISQ 2014, Therrien avait éclaboussé tout le monde au passage. Louis-Jean Cormier, Klô Pelgag, Alex Nevksy et, évidemment, les Soeurs Boulay. Seule Marie-Mai s’est attiré des éloges de sa part.
Dans leur réplique, Les Soeurs Boulay disent “prendre le blâme” d’avoir craqué sous la pression et que ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise de faire des remerciements, avec l’émotion du moment.
Leur communiqué complet :
Monsieur Therrien. Alors nous étions décevants. D’accord. Plusieurs en étaient à leur premier trophée. Pas nous, c’est vrai, et je prends un certain blâme à avoir craqué sous l’émotion. Gagner un Félix quand on est un artisan de la chanson, qui passe le plus clair de son temps dans un truck Légaré, un local de répète, un sous-sol, une chambre d’hôtel brune ou sur une scène intime, ce n’est pas normal. Nous ne sommes pas des tous orateurs aguerris. Nous ne sommes pas tous de ceux qui posent devant le miroir pour en avoir l’air. Nous n’avons pas le temps, nous écrivons des chansons, et nous les chantons. Nous faisons notre travail simplement et de façon honnête, je crois, et une fois par année, il arrive qu’on gagne un prix et qu’on monte sur cette scène bien maladroitement, devant un million de personnes, en gardant la tête et les moyens, avec le soucis de nous montrer sous notre vrai jour, de remercier tout le monde qui doit l’être et aussi et de ne froisser personne, parce qu’il y en a tant, des froissés par un anglicisme, ou un petit pas de travers. Bravo à Marie-Mai, oui, qui maitrisait tant son discours, étant à son ennième trophée et répétant les mêmes remerciements année après année. Mais comment passer sous silence les remerciements émouvants et maîtrisés de Patrice Michaud, premier trophée? Comment en vouloir à Alex Nevsky d’avoir été tellement étonné qu’il n’avait pas vraiment les mots mais l’émotion? Comment en vouloir à Klô Pelgag d’être différente, éclatée, de ne pas se prendre au sérieux? Pouvez-vous, avec moi, regarder la dernière année de ces artistes, le travail acharné qui les a menés à tout ça, parce que c’est ça, du travail, et simplement leur laisser ce petit moment, cette petite tape dans le dos? Pouvez-vous vous réjouir avec nous de ne pas vous être tapé les mêmes qui raflent tout, chaque année, mais d’avoir vu fleurir la jeunesse, maladroite, certes, mais si sincère et reconnaissante?
Si j’avais été plus en possession de mes moyens, moins émotive, moins reconnaissante, on aurait sûrement remercié le public d’être si doux et compréhensif, et présent. Et les Francouvertes, et la Voix, et notre famille, et notre équipe de tournée. Et les subventionneurs, et les diffuseurs, et les collaborateurs.
Avec plein d’amour.
Les soeurs Boulay
Je ne sais pas qui a vraiment été choqué des discours de l’ADISQ 2014. Si Klô Pelgag veut remercier la sauce St-Hubert et Les Soeurs Boulay pleurent de joie, c’est bien leur moment à elles. Comme si les discours devaient être faits selon certains critères, car ils sont matières d’évaluation.
Tous les gagnants de l’ADISQ sont ici.
PS potin: Une des Soeurs Boulay est en couple avec Alex Nevsky.
Voir aussi :
–Voici les artistes qui sont subventionnés au Québec en 2014-2015