Le groupe de post-grunge Bush connait des ventes aux antipodes pour le segment canadien de sa tournée nord-américaine Loaded – The Greatest Hits. Si certaines dates affichent presque complètes, d’autres verront probablement le groupe performer devant des estrades à moitié vides.
De passage au Canada pour les prochaines journées, la formation britannique fera au total 11 concerts dans des salles et arénas canadiens. En faisant un petit tour sur la plateforme Ticketmaster, force est d’admettre que la troupe de Gavin Rossdale ne connait pas le même succès aux guichets d’une ville à l’autre.
La tournée canadienne 2025 de Bush
Certaines salles comme le Complexe Auditorium Memorial de Kitchener (3 mai) et le Centre Meridian de Saint Catharines (4 mai) affichaient presque complètes au moment d’écrire ces lignes avec moins de 200 billets disponibles dans les estrades.
Du côté du Centre Scotiabank d’Halifax (9 mai), les estrades au premier niveau sont également déjà bien remplies et on a maintenant ouvert des places au 2e palier pour accueillir les plus fervents.
Un spectacle presque à guichets fermés à Kitchener le 3 mai
Un aréna bien rempli à Saint Catharines
On ne peut pas cependant dire la même chose pour les spectacles à Ottawa puis à Laval les 7 et 8 mai. Au Centre Canadian Tire, même si on n’a pas ouvert le palier supérieur (300) et que les sièges ne sont disponibles qu’à partir du centre de l’aréna, on note près de 2 000 sièges toujours disponibles.
La vente de billets difficile à Ottawa
À Laval, c’est un peu le même scénario. Seule la moitié des estrades sont disponibles avec une scène vers le centre de l’aréna et plus de la moitié des sièges n’ont pas d’occupant. Dans les derniers jours, on retrouvait d’ailleurs des billets au parterre Nord (assis) en revente moins chers que les billets du palier supérieur (niveau 200).
Les prix semblent cependant plus raisonnables dans l’aréna du Rocket que celui des Sénateurs. Des billets à 45$ sont disponibles au niveau 100, alors que vous trouverez une place au parterre assis à partir de 70$. À Ottawa, on ne voit rien en bas de 118$ au parterre.
Un aréna à moitié vide à Laval
Quelques pistes de réflexion
Comment peut-on expliquer cette différence ? Sans mettre le doigt sur la raison spécifique expliquant cette différence de ventes dans certains arénas, on peut faire ressortir quelques points qui pourraient l’influencer.
Tout d’abord, on constate que ce sont les grandes villes qui battent de l’aile aux guichets. Ottawa et Laval, près de Montréal, reçoivent plusieurs tournées et événements, alors que les plus petits marchés événementiels comme Kitchener, Saint Catharines et Halifax reçoivent moins de groupes d’envergure dans leurs salles. Les amateurs de musique sont donc plus enclin à participer lors de la venue d’artistes internationaux.
Ensuite, il y a possiblement l’essoufflement. D’abord l’essoufflement de l’engouement pour un groupe qui a connu ses plus grands succès dans les années 90. On entend aussi que le chanteur Gavin Rossdale aurait de la difficulté avec sa voix dans les dernières années, rien pour aider à rallumer l’intérêt envers son groupe
De plus, il y a l’essoufflement pour un groupe qui revient souvent dans les même villes. On remarque que le groupe Bush est souvent passé par des villes ontariennes et Ottawa dans les dernières années. Le groupe post-grunge était dans la capitale canadienne en 2019 au festival CityFolk puis en 2023 pour le même festival, sans parler des autres arrêts en Ontario. Il est donc de retour à peine deux ans plus tard pour un autre spectacle. Du côté du Grand Montréal, cela fait maintenant 6 ans que le groupe n’a pas performé, mais Ottawa n’est pas si loin pour les fans qui désiraient les voir récemment.
Puis, le prix des billets peut certainement avoir influencé les ventes, particulièrement à Ottawa. Plusieurs amateurs de musique ont d’ailleurs exprimé leur mécontentement par rapport aux prix élevés des billets à Ottawa sur les médias sociaux. Les billets au parterre du Canadian Tire Center, que ce soit dans le ‘’pit’’ debout ou dans la section assise sont en vente au même prix à 118$. Un prix tout de même élevé par rapport aux autres villes canadiennes. Dans les estrades du niveau 100, les billets sont également dispendieux, entre 96$ et 118$.
C’est cher pour un groupe qui n’a pas connu de grand hit depuis près de 30 ans et difficile à justifier. Certains mentionnaient même que Bush aurait eu avantage à performer dans une plus petite salle comme la Place TD.
Finalement, il y a présentement un phénomène qu’on observe de plus en plus sur les médias sociaux surtout depuis la pandémie et le contexte économique plus difficile. Plutôt que de réserver des billets lors des préventes d’artistes ou dès la mise en vente publique, plusieurs cherchent des billets à la dernière minute sur les groupes Facebook et Marketplace. Ils espèrent ainsi mettre la main sur une offre alléchante lorsqu’un amateur a un empêchement de dernière minute et doit se départir de ses billets. On voit souvent des billet les jours de spectacle en revente à 75%, voir 50% du prix de vente.
Pendant ce temps, la fourchette de prix des billets pour Papa Roach à Laval est impressionnante.