Le Festif! de Baie-Saint-Paul est le “plus gros des petits” festivals du Québec. Avec plus de 37 000 festivaliers venus de tous les coins du Québec, l’événement s’est forgé une solide réputation autant auprès des artistes que des fans de musique.
Voici notre entrevue avec Clément Turgeon, fondateur et directeur de la programmation du Festif! On y parle du bilan de l’édition 2017, de l’avenir prometteur et des fameux spectacles surprises qui ont fait la renommée du festival.
-Le Festif! célébrait sa 8e édition du 20 au 23 juillet 2017 à Baie-Saint-Paul. Quel bilan tires-tu de cette édition?
Le bilan est encore meilleur qu’on l’espérait. Une hausse d’achalandage vraiment bonne et des retombées médiatiques incroyables. L’objectif qu’on se fixe chaque année c’est de créer un festival différent et unique et on a réalisé cette année que les gens nous ont adoptés pour les bonnes raisons. Les artistes étaient tous ravis de participer tandis que le public a afflué plus que jamais vers Baie-St-Paul et surtout les gens de Montréal.
-La programmation présentait des artistes comme Xavier Rudd, Caravan Palace, Daniel Bélanger, Alaclair Ensemble, Louis-Jean Cormier et beaucoup plus. Quels ont été tes plus beaux moments?
Ceux qui me connaissent savent que mes moments préférés sont toujours les spectacles surprises ou les prestations dans des lieux incongrus de la ville. Mes coups de coeur vont au spectacle de Alaclair Ensemble sur un vieux Dodge charger 1976, Yonatan Gat dans le garage du curé et le groupe Paupière dans un autobus de ville transformé en salle de spectacle pour l’occasion.
-Parlant de la programmation, quels groupes ont été le plus difficiles à convaincre en 2017?
Contrairement à certains festivals on ne mise pas nécessairement sur des mégas gros noms, mais davantage sur la diversité et la profondeur de la programmation. Cependant je dois dire que Voïvod , Groovy Aardvark et Bran Van 3000 (d’ailleurs BV3000 a finalement annulé) n’ont pas été simples à réserver.
-Le Festif! est reconnu pour ses spectacles surprises qui se tiennent dans des lieux inusités. Cette année, Vincent Vallières, un artiste qui n’était même pas annoncé dans votre programmation, a donné un concert dans la cour d’une personne. Il y a aussi eu l’arrivée des bus festifs du Casino de Charlevoix avec Valaire, Karim Ouellet et plus qui jouaient dans un bus en mouvement. Jusqu’où pouvez-vous aller avec ce concept? Quelle est votre vision à moyen terme de ces concerts?
Je travaille fort pour renouveler le concept chaque année en trouvant des nouveaux sites pour la série. Je crois que la seule limite pour nous est la limite de notre imagination. Les citoyens nous appellent maintenant, car ils veulent qu’on fasse des spectacles dans leur cour arrière ou même dans leur salon. Notre plan est donc de renouveler sans cesse les scènes pour que cette série de spectacles devienne une sorte de laboratoire d’expérimentation. Parfois certains lieux de spectacles surprises deviennent des lieux officiels l’année suivante.
-Le volet cirque est aussi très important au Festif. Le Cirque du Soleil est originaire de Charlevoix. Avez-vous déjà fait des approches auprès du Cirque?
Oui. En fait le cofondateur, Daniel Gauthier, fut le premier à investir financièrement dans le Festif! J’étais allé le voir à ses bureaux à Québec entre deux cours d’école à l’Université Laval et j’étais ressorti du bureau avec une lettre d’appui et quelques jours plus tard un chèque de 5000$.
-On se tourne déjà vers 2018. Vous êtes le plus gros des “petits” festivals. Quelle est votre vision du festival dans le futur? Cherchez-vous à grandir et déplacer le site principal de 4000 places que vous avez présentement?
Nous sommes devant plusieurs beaux problèmes. La popularité ne cesse d’augmenter et nos places sont limitées. L’an dernier on a été complet à partir du vendredi, et ce pour tous les sites. On ne souhaite pas grossir à tout prix et perdre l’ambiance unique de l’événement. Si on grossit, on le fera de la bonne manière tout en s’assurant de conserver tout ce qui fait du festival un rendez-vous inimitable. Ici les gens viennent vivre l’expérience qui est unique et on ne doit pas la perdre.
-Où en êtes-vous concernant la programmation 2018? Est-ce qu’il y a déjà des groupes de confirmés et des pourparlers d’avancés?
Honnêtement je suis un peu en retard comparativement à l’année dernière. Nous sommes rendus avec 21 scènes et c’est devenu un méchant casse-tête. Parfois certains artistes pourraient jouer sur 3 scènes différentes alors je dois prendre beaucoup de temps à bien réfléchir au puzzle. Je veux m’assurer que chaque artiste soit placé au meilleur endroit possible afin que le spectacle soit mémorable.
-Après des noms comme The Cat Empire, Xavier Rudd, Half Moon Run et Reel Big Fish, quels artistes ciblez-vous pour jouer au Festif dans le futur?
On a évidemment plein de rêves, mais qui sont inaccessibles présentement. Si on reste terre à terre, on aimerait vraiment avoir ENFIN Jean Leloup un jour ;) ..
-Le festival est également beaucoup impliqué dans son “Cabert Festif de la Relève” qui remet plus de 15 000$ en prix et bourses chaque année. Pourquoi avoir créé un événement du genre?
C’est important pour nous d’encourager encore davantage la relève et de sensibiliser les gens de notre région à la relève musicale. Le concours aura accueilli des artistes maintenant bien reconnus tels que Philippe Brach, Émile Bilodeau, Lydia Képinski et Gab Paquet. Cette année les inscriptions seront du 1er au 22 novembre et on a, entre autres, des bourses de 7000$ et 2000$ en plus de plusieurs prix dont un spectacle au Festif! de Baie-St-Paul, une participation sans audition au Festival de la chanson de Granby et des spectacles dans plusieurs salles de spectacles du Québec. Le site est le www.cabaretfestif.ca.
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Merci à Clément Turgeon d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. C’est toujours cool d’en connaître un peu plus sur ce qui se passe à l’intérieur d’un festival.
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Vidéo – aftermovie Festif 2017
[Crédit photo : Caroline Perron]