La première édition du Montebello Rock a dévoilé sa programmation 2019 à la fin avril. Après une dernière année mouvementée, Alex Martel et son équipe rapprochée se sont associés avec Olivier Primeau et l’équipe du Beachclub pour présenter un retour aux sources en 2019.
Cette édition présentera des artistes comme MXPX, Venom, Black Flag, Vulgaires Machins et près de 30 groupes les 14 et 15 juin prochains à Montebello.
Le 99scenes s’est entretenu avec Olivier Primeau et Alex Martel concernant ce nouvel événement. On parle des derniers mois, la mise en place d’un nouveau festival en moins de 3 mois, des critiques, de l’avenir de l’événement, du Punk In Drublic qui devait se tenir à Montebello avec NOFX en 2019 et plus encore.
99scenes : Comment s’est passée la mise en place d’une programmation et d’un événement en 2019 avec le contexte des derniers mois?
Alex Martel : Ce fut un contexte quand même particulier. À la fin décembre, j’ai dû prendre la décision de soit continuer, prendre une pause d’un an ou bien arrêter. Malgré la fatigue accumulée et la lourdeur des mois précédents, c’est l’enthousiasme et le soutien des festivaliers qui m’ont convaincu de me relever et de réaliser l’impossible en montant un nouvel événement en un temps record.
Avant que tu annonces la mise en place de Montebello Rock, plusieurs rumeurs disaient que tu ferais plutôt un Punk In Drublic à Montebello, est-ce vrai?
Alex Martel : C’était le plan original. Pendant le temps des fêtes, j’avais décidé d’aller de l’avant avec Fat Mike et qu’on fasse Punk In Drublic Montebello ensemble. J’ai passé janvier au complet à travailler d’arrache-pied pour monter cet événement. Tout était prêt à être annoncé et une bonne partie de la programmation était faite avant que les plans changent et que le projet tombe à l’eau malheureusement. Après un peu de réflexion, je me suis retroussé les manches et le projet s’est métamorphosé en Montebello Rock. J’ai donc carrément mis sur pied deux nouveaux événements en 3 mois, même si le premier ne s’est finalement pas concrétisé.
Quelle était ta vision de Montebello Rock à ce moment?
Alex Martel : Je savais qu’en débutant aussi tardivement et considérant le contexte plus difficile, ce serait impossible de faire un événement de grande ampleur. Plusieurs festivaliers proposaient depuis longtemps aussi de revenir aux sources comme c’était dans les premières années avant que ça devienne immense. C’était vraiment ça l’idée, de revenir à la base et rebâtir un nouvel événement à partir de zéro. C’est pour cette raison aussi que j’ai voulu changer le nom, car Montebello Rock n’est pas le Rockfest. J’ai déjà prouvé tout ce que j’avais à prouver avec l’immensité du Rockfest; ce nouvel événement est vraiment pour le plaisir, à plus petite échelle, sans prétention. Ce sera du gros fun comme dans le bon vieux temps!
Le Montebello Rock a annoncé un partenariat avec Olivier Primeau et l’équipe du Beachclub il y a quelques semaines. Comment en êtes-vous arrivés à une entente ensemble?
Alex Martel : Quand j’ai rencontré Olivier et son équipe l’an dernier, je les ai vraiment trouvés solides dans ce qu’ils font. Même s’ils sont dans un créneau musical différent, on se ressemble sur beaucoup de points. On est des promoteurs jeunes, dynamiques et actuels qui sont partis de rien. On avait des grands rêves et on est des fans d’événementiel. Je n’avais jamais eu des partenaires qui partagent la même vision, c’est vraiment agréable comme vibe.
Olivier Primeau : Alex est carrément une légende pour le rock au Canada et son festival est devenu mythique, ça n’a aucun sens ce qu’il a accompli. Quand j’ai su entre les branches ce que ses anciens partenaires ont fait, je me disais que ça n’avait aucun sens que ça arrête, c’est un festival qui est tellement aimé et respecté. Pour ma part, je suis très content de m’impliquer dans son projet et de prêter main forte.
Comme tu as mentionné Alex, les derniers mois ont dû être toute une épreuve. Qu’est-ce qui a été le plus difficile à surmonter?
Alex Martel : Je suis un géant fan de musique depuis que je suis jeune. J’étais dans les shows partout tout le temps quand j’étais ado, je faisais partie des street teams de plein de groupes, je m’impliquais dans la scène locale dans mon coin avec des bands comme UKKO, j’étais dans la radio étudiante au Cégep, je suis moi-même chanteur, etc. Bref, la musique a toujours été ma vie et c’est pour cette raison que j’ai fondé le Rockfest. Faire venir mes bands préférés dans mon petit village a toujours été mon but ultime et ma motivation. J’ai eu la chance de bâtir des amitiés avec tellement de bands au fil des années. Donc le plus difficile pour moi fut le fait que certains bands ont été affectés par ce qui est arrivé. Il n’y a rien que je n’ai pas fait pour tenter d’éviter ce scénario, mais j’étais minoritaire depuis trois ans et je n’avais plus le contrôle. J’ai fait 1000 erreurs au fil des années avec le festival et j’ai toujours pris la responsabilité qui était la mienne, mais ce point spécifique était tout sauf ma décision et c’est de loin la chose qui me blesse le plus dans cette histoire.
Olivier Primeau : Je n’ai jamais vu un aussi grand fan de musique qu’Alex pour vrai. C’est vraiment quelqu’un de dédié et passionné par ce qu’il fait. Il s’est fait mettre dans une mauvaise position par des gens qui n’étaient peut-être pas là pour les bonnes raisons. Le fait qu’il se soit relevé aussi vite et qu’il tient mordicus à rebâtir des ponts avec les gens affectés en dit long et je crois que ça lui redonne un encore plus grand respect dans l’industrie de la musique. Personne ne l’oblige à faire ça.
Outre l’aspect retour aux sources, parle-nous un peu de la programmation de cette première édition.
Alex Martel : Il y avait de nombreux défis cette année, notamment le fait de débuter aussi tard le processus car plusieurs bands étaient déjà bookés ailleurs. Avec un budget plus limité et les contraintes de temps, j’ai voulu aller chercher des trucs plus rares plutôt que les mêmes bands qui passent toujours chaque année au Québec. MxPx vient quand même rarement ici. Venom et Black Flag ne sont pas venus au Canada depuis 5 ans au Rockfest 2014 et ça faisait 15-20 ans qu’ils n’étaient pas venus avant ça. Mais on veut vraiment mettre l’emphase sur l’expérience Montebello qui est unique au Québec; les bands deviennent carrément la trame sonore de cette expérience.
L’annonce de la programmation a fait face à quelques critiques des festivaliers. Que dirais-tu aux fans qui étaient mécontents de ce retour aux sources?
Olivier Primeau : Les gens doivent comprendre que c’est un miracle qu’il y a un événement tout court cette année, Alex s’est rendu malade à monter ça aussi vite. Il y aura toujours des insatisfaits, mais la plupart des gens ont compris que c’est un retour aux sources cette année, un nouveau festival qui repart à zéro et qui va se rebâtir. À part ceux qui s’attendaient à Metallica et qui n’avaient clairement pas compris le concept, je suis content des bonnes réactions en général.
Alex Martel : Tout est une question d’attentes. Même dans les plus grosses années du Rockfest, il y avait des gens qui chiâlaient et ces programmations sont maintenant considérées comme légendaires. Je crois que mon nom et le lieu de Montebello ont créé des attentes malgré le fait qu’on dit partout depuis le début que c’était un retour aux sources comme dans les premières années. Si c’était un promoteur inconnu qui annonçait ce nouveau festival dans une autre ville ou un autre village, tout le monde trouverait ça malade car il n’y aurait aucune attente. Ce n’est pas pour tout le monde cette année et c’est bien correct comme ça.
Vous avez annoncé qu’il y aurait de la bière de microbrasseries au Montebello Rock en 2019. Peux-tu donner plus de détails sur les sortes et les brasseries qui seront présentes?
Olivier Primeau : Bud est un partenaire du Rockfest et du Beachclub depuis très longtemps et ils ont été assez cool pour nous laisser vendre de la micro cette année, un point qui était demandé depuis des années à Alex. Je pense que les festivaliers seront bien contents d’avoir accès à de la diversité dans les bières offertes.
Des inondations frappent le Québec comme il y a deux ans et il semble que Montebello n’a pas été épargné, pouvez-vous nous en dire plus?
Alex Martel : Le terrain est sous l’eau comme c’est arrivé en 2017, mais tout sera rétabli à temps pour le festival. C’est un terrain qui a justement été conçu comme zone tampon en cas d’inondations, c’est comme une géante éponge. Il n’y a donc pas de soucis à avoir, je crois qu’on doit plutôt s’inquiéter pour les gens qui perdent leurs maisons et vivent des drames très tristes présentement en Outaouais et ailleurs.
L’édition 2019 du Montebello Rock est un retour aux sources. Qu’en est-il du futur et de votre vision? Voudriez-vous repartir un festival majeur comme le Rockfest l’était auparavant?
Alex Martel : Tout dépend de la participation des festivaliers en 2019, c’est vraiment ce qui déterminera l’avenir du festival. C’est vraiment pour eux que je le fais, aucun mot ne peut décrire mon appréciation pour leur soutien et leur amour.
Olivier Primeau : S’ils viennent en grand nombre en achetant un passeport weekend, un camping officiel, un stationnement officiel et amplement de bières sur le site, tout est possible pour l’avenir!
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Un gros merci à Alex et à Olivier d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. C’est toujours cool d’en savoir un peu plus sur l’intérieur d’un festival de musique comme le Montebello Rock.
En lien, la toute première programmation du Montebello Rock est ici.
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