Découverte musicale : Baby Alpaca ou la parfaite évasion


baby alpaca

Journées écourtées, premières vitres givrées, barniques embuées : coquets attributs de novembre. Le mois des morts porte bien son nom. Chaque année, à cette période, j’ai l’impression de m’éteindre à grands coups de questions existentielles. Novembre donne l’envie de tout quitter et s’évader. Baby Alpaca est le plan parfait.

Découverte musicale #10 : Baby Alpaca

Formation new-yorkaise aux morceaux ambiants somnanbulesques, Baby Alpaca est atterrie dans mes oreilles comme les feuilles d’automne s’écroulent au sol. Une par une, elles enveloppent l’âme.

La voix hypnotique de Chris Kittrel, fend le coeur. L’équation de Robert Philips aux percussions et du pianiste et guitariste Zach McMillan : torpeur planante engourdissant l’esprit.

Ça me rappelle qu’avant de devenir journaliste, parfois j’avais l’esprit engourdi. Par exemple, je ne connaissais rien du tout à la politique. Que dalle… Pourtant j’adorais l’actualité. Très jeune, je m’amusais à imiter ces journalistes que j’admirais à la télévision en répétant : Marie-Renée Grondin, Radio-Canada, Montréal. Malgré tout, je ne faisais pas la différence entre la gauche et la droite, ne distinguait pas les acteurs des paliers fédéraux et provinciaux et je n’aurais encore moins pu nommer les députés de ma région. Gênant.

En plus, j’en avais rien à cirer. Pourquoi? Parce que l’inconnu fait peur, tout simplement. Et vous savez quoi? Avec mon ignorance, j’ajoutais au cynisme populaire en plaçant tous les politiciens dans le même panier…de mépris.

Lors de mes études au collège de radio et télévision de Québec (CRTQ), ma passion pour l’actualité s’est définie. Si bien que dans cette école de la côte d’Abraham, j’ai su que le journalisme deviendrait mon pain et mon beurre. Mais avant d’en faire un métier, je devais m’attaquer à cette lacune : me dégourdir l’esprit et démystifier la chose politique.

“La vie s’arrête lorsque la peur de l’inconnu est plus forte que l’élan”-Haffid Hagounne

Et je ne fais pas les choses à moitié dans la vie. J’ai donc bouffé des livres, des quantités industrielles de bouquins sur la politique. J’ai cessé de sauter ces pages dans les journaux qui me paraissaient si insipides et maintenant je les dévores. Aujourd’hui, la politique c’est mon dada.

Hier, j’avais le privilège de couvrir sur le terrain ma troisième soirée électorale en carrière (si courte soit-elle). Du bonbon. Quelle soirée! Maintenant citoyenne de Québec, c’est sans surprise que j’ai vu Régis Labeaume être réélu (15 minutes après la fermeture des bureaux de vote), avec une majorité écrasante de 74% des voix.

La course à la mairie était plus enlevante de l’autre côté du fleuve, à Lévis, où le siège laissé vacant par la mairesse démissionnaire Danielle Roy-Marinelli, était convoité par 6 prétendants. C’est finalement l’ancien député libéral Gilles Lehouillier qui l’a emporté, voyant du même coup 14 de ses 15 candidats obtenir un siège à l’hôtel-de-ville.

J’ai terminé cette soirée électorale dans le clan de Démocratie Québec, où les mines étaient basses. Non seulement le chef, David Lemelin, a été battu à plate couture par Labeaume, son colistier, Conrad Verret, a aussi été défait, ce qui le prive d’un siège autour de la table du conseil. Seuls 3 de ses soldats ont tenu le coup et incarneront l’opposition à l’hôtel de ville de Québec.

Je n’ai pu m’empêcher de garder un oeil sur les résultats du scrutin à Gatineau, mon ancienne ville d’adoption, où j’ai vécu les premiers balbutiements de la campagne électorale. Coup de théâtre. Alors que les sondages prédisaient une autre victoire facile du maire sortant, Marc Bureau, et bien c’est Maxime Pedneau-Jobin, jeune père de famille et co-fondateur du premier parti municipal de cette quatrième ville en importance au Québec, qui l’a emporté avec 52,6% des votes. Cédric Tessier, 22 ans, fait aussi son entrée à la «maison du citoyen». Quand on parle de changement, Gatineau a obtenu la palme d’or hier. Peu importe l’allégeance politique, il est inspirant de constater que les gatinois, eux, se sont dégourdis les jambes hier et se sont levés pour voter.

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