Critique CD – M.I.A. “Matangi”

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N.E.E.T./Interscope 2013

Plus de trois ans après la sortie du critiqué Maya, l’artiste anglo-sri lankaise M.I.A. lance le très attendu Matangi.  Pourquoi une si longue attente? Il semble que la vision du nouvel album était plutôt discordante entre l’artiste et sa compagnie de disque américaine Universal Music Group.  Les faits sont que Maya a été un très grand flop commercial, récoltant à peine le cinquième des recettes de son prédécesseur Kala.  On se rappelle aussi de l’immense controverse entourant le vidéoclip de Born Free sur l’oppression des forces armées en Orient, lancé sans l’accord de sa compagnie de disque, qui avait entrainé le bannissement du clip à la télévision et sur YouTube.  Et de son doigt d’honneur en plein Superbowl, suivi d’une poursuite de 1,5M$ par la NFL pour atteinte à l’image.  Beaucoup d’attention médiatique et de controverses, mais est-ce que M.I.A. livre la marchandise sur son quatrième effort?

Critique CD – M.I.A. Matangi

Matangi, en hindou « déesse des arts et de la connaissance », est un album percutant et chaotique qui s’inscrit bien dans la lignée du très populaire Kala.  Il ne faut pas s’attendre à un récital de hits à la Paper Planes, mais plutôt à un bon équilibre entre pop et expérimentation. Un album qui suit les traditions des hauts palmarès mais qui repousse les limites de la qualité de production.

On y retrouve des extraits accrocheurs comme Bad Girls, pièce au rythme assez lent (très attitude) avec des synthétiseurs aux airs du Moyen-Orient et un refrain rappé.  Il y a aussi Come Walk With Me qui présente une mélodie qui est impossible de se sortir de la tête et une production au début plus conventionnelle (un beat rappelant les Beatles) qui rapidement rejoint l’univers plus expérimental de M.I.A.  Ce côté plus électronique, plus distorsionné, est grandement exploité tout au long de l’album et est souvent associé à une thématique plus sombre.  En effet, sur des titres comme Matangi, Warriors ou Y.A.L.A., elle aborde (sans surprise) le thème de la guerre mais aussi grandement celui de la prostitution et des droits des femmes.  Elle s’amuse aussi à faire un amalgame assez habile de références culturelles; prenons par exemple « We all started from the bottom but Drake gets all the credit », clin d’oeil à Drake et son dernier album Nothing Was The Same. 

Matangi est, dans l’ensemble, un retour réussi pour M.I.A. Un album qui nous transporte dans un univers unique, provocant, violent.  Un album qui s’écoute à petites bouchées pour se permettre de l’apprécier à sa juste valeur.

 –Écrit par Olivier Bibeau

Ma note: 9/10

Si tu as 99cennes à dépenser:

Bad Girls

Come Walk With Me

MATANGI

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