Dans une étude parue hier de l’Institut de la statistique du Québec, la vente des albums de musique serait de plus en plus difficile. Par contre, cette difficulté serait épargnée des artistes d’ici.
Selon cette dernière publication sur les ventes d’enregistrement sonores au Québec pour l’année 2018, les ventes de musiques ont baissé de 16 % par rapport à l’année 2017. Sur 10 ans, la baisse totale s’élève donc à 53 %. Dans un communiqué, l’Institut a justifié la raison de cette baisse : « Ce déclin est dû vraisemblablement à la popularité des services d’écoute de musique en continu pour lesquels les données détaillées ne sont pas disponibles. »
Toutefois, ce déclin noté par l’Institut n’affecte pas autant les produits québécois. Effectivement, depuis l’ajout des ventes numériques en 2008, « l’estimation des ventes d’enregistrements audio de produits québécois (2,4 millions) est supérieure à celle des ventes de produits non québécois (2,3 millions) ». On attribue cela au recul des ventes de 27 % pour les produits non québécois, alors que le recul pour les produits d’ici ne représente que 1 %.
Comme de fait, l’an dernier, trois millions de CD ont été vendus au Québec, ce qui cause une baisse de 17 % si on compare à 2017. Ce support reste malgré tout le plus populaire, alors qu’il représente les deux tiers du marché. Dans le cas de la vente d’albums numériques, on peut y noter aussi un recul de 11 % sur la même période alors que les pistes numériques ont vécu un recul de 15 %. Il est important à noter que la musique en continu n’est pas considérée.
Comparativement aux produits d’ailleurs, la musique québécoise est bien moins touchée. Par exemple, dans les cinq dernières années, la chute des ventes de CD québécois est estimée à 38 % contre 63 % pour les CD d’ailleurs. Par contre, l’avenir ne semble pas aussi beau que ces statistiques peuvent nous le faire croire. Effectivement, l’espace qu’occupent nos produits d’ici est moindre comparativement à avant, alors que la musique se consomme beaucoup plus sur les plateformes en continu que par achat de CD ou de produits numériques.
L’Institut précise donc que : « Ainsi, la part québécoise est en hausse pour tous les types de produits, mais dans un marché où l’ensemble de ces produits vendus sont en baisse devant une croissance soutenue des services de musique en continu, pour lesquels les données brutes ne sont pas disponibles. »
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Cela peut donc nous faire réfléchir sur notre consommation de produits musicaux, d’ici ou d’ailleurs, spécialement lorsqu’on se souvient qu’Apple a décidé de mettre fin à iTunes, sa plateforme d’achat de musique en ligne.
[Via TVA Nouvelles]